L'intérêt majeur d'un lavage de nez à base d'eau hyperthermale dans les rhinopharyngites et rhinosinusites
La rhinopharyngite est une atteinte inflammatoire du nasopharynx et des fosses nasales.
Il s’agit d’une infection virale dont les virus responsables appartiennent à la famille des Rhinovirus, Adénovirus, Coronavirus influenzae, parainfluenzae et virus respiratoire syncytial.
Comme toute pathologie virale, la transmission s’effectue par les particules aéroportées ou par contact avec les sécrétions contaminées. Elle est souvent bénigne et spontanément résolutive sous huit jours.
Elle est en recrudescence durant l’automne et l’hiver.
Il s’agit d’une affection très courante chez l’enfant en plein apprentissage immunitaire. Les rhinopharyngites évoluent en deux phases :
- On observe, d'abord, une pharyngite puis une rhinite aqueuse, abondante, des éternuements et une fièvre modérée
- Ensuite, lors de la destruction du tapis ciliaire par l’infection virale, on retrouve un épais mucus coloré qui fait souvent penser à une surinfection.
- S’ajouteront des adénopathies cervicales diffuses, bilatérales et sensibles ainsi qu’une inflammation diffuse de la muqueuse pharyngée et nasale.
De par la physiologie ORL, des rhinosinusites, otites (otite moyenne aigüe, otite séromuqueuse), des infections respiratoires basses, adénites, adénophlegmons voire un abcès rétropharyngé peuvent avoir lieu.
Les pathologies dites récidivantes sont définies par la répétition d’au moins six épisodes aigus par an.
Lors de rhinopharyngites récidivantes, l’enfant va rester subfébrile, asthénique, être continuellement enrhumé, ronfler et dormir mal la nuit. On retrouvera régulièrement des complications infectieuses, comme l’otite séromuqueuse, ou l’otite moyenne aigüe.
Une cause favorisante sera alors recherchée :
- une carence martiale en fer, fréquente chez le nourrisson, peut altérer l’immunité cellulaire,
- l’aspect de la muqueuse nasale,
- l’hypertrophie des végétations adénoïdes, lorsqu’elle est obstructive, est responsable de stase et de surinfection.
- Le reflux gastro-œsophagien, très souvent rencontré chez l’enfant, peut être en cause dans certaines rhinopharyngites.
Dans tous les cas, la cause sera à traiter pour éviter la rhinopharyngite.
Certains facteurs responsables de rhinopharyngites récidivantes sont difficilement évitables dont le séjour en crèche des enfants, la pollution, ou encore la multiplication des infections virales.
Plus rarement à l’origine de rhinopharyngite, les déficits immunitaires congénitaux, la maladie des cils immobiles ou la mucoviscidose doivent être envisagés
Le soufre de symbole S et de numéro atomique Z=16, dans la classification de Mendeleïev, appartient à la famille des non métaux. Dans l’organisme, il rentre dans la composition d’acides aminés soufrés : méthionine, cystéine, cystine, impliqués dans les métabolismes biochimiques fondamentaux : formation des protéines, enzymes...
Le soufre joue aussi un rôle essentiel dans la formation des tissus et dans l’élimination de substances toxiques par l’organisme par l’intermédiaire du glutathion.
La méthionine est un acide aminé essentiel et un précurseur de la cystéine. C’est la principale source de méthyle pour l’organisme.
Elle est également à l’origine de la principale voie de métabolisation du glutathion et de la taurine sulfate, éléments intervenants dans les systèmes de protection cellulaire. La métabolisation des acides aminés soufrés conduit à la production de sulfates nécessaires aux réactions de sulfatation et de sulfo-conjuguaison par l’intermédiaire du 3’phosphoadénosine-5-phosphosulfate (PAPs), sulfate actif ayant réagi avec l’Adénosine Triphosphate (ATP). Le PAPs est synthétisé au détriment du pool de cystéine et de méthionine de l’organisme, les détournant ainsi de leurs fonctions biologiques essentielles.
L’apport de soufre thermal a donc un rôle d’épargne sur l’utilisation et la dégradation du soufre des acides aminés.
Le soufre joue aussi le rôle d’agent mucolytique sur les sécrétions des muqueuses nasales et bronchiques, en diminuant leur épaisseur et leur viscosité. En effet,la rigidité et la cohésion du mucus sont liées à des liaisons ioniques, covalentes de nature peptidiques ou sous forme de ponts disulfures.
Le soufre va ouvrir ces ponts et ainsi augmenter la fluidité des sécrétions.
De par son pouvoir réducteur, le soufre va aussi avoir une action inhibitrice sur la croissance bactérienne, fongique et virale, surtout sous la forme sulfure.
Du point de vue biologique, il va augmenter la sécrétion d’IgA, d’IgG et d’IgM, provoquer une hyper éosinophilie, luttant contre la libération excessive d’histamine (par les polynucléaires basophiles) lors de phénomènes allergiques et désensibilisant les muqueuses.
Le soufre possède aussi une action anti-inflammatoire.
Le soufre, sous ses différentes formes, a donc une action bénéfique dans le traitement des affections respiratoires récidivantes ou chroniques.
Le nettoyage des cavités nasales avec de l’eau thermale va permettre de fluidifier et d’éliminer les sécrétions stagnantes et l’excès de mucus.
Ceci va libérer les fosses nasales et favoriser le fonctionnement normal de leur muqueuse (sécrétion de mucus et humidification de l’air inspiré) pour lutter contre la dessiccation. Il en résulte une meilleure efficacité de nettoyage et d’aseptisation de l’air inspiré par le système mucociliaire.
Le nettoyage associé à la vasodilatation, liée à la température de l’eau, vont aussi favoriser le contact des
principes actifs de l’eau minérale avec la muqueuse respiratoire.
Au niveau du pharynx et des amygdales, on va procéder à des douches pharyngiennes et amygdaliennes afin de nettoyer la muqueuse.
L’insufflation de gaz thermaux sur la paroi de la trompe d’Eustache va permettre de mieux aérer l’oreille.
Ces techniques vont créer des conditions favorables à l’action locale des principes actifs des eaux thermales.
En effet, l’application quotidienne des eaux minérales thermales aura un effet stimulant sur la circulation épithéliale sanguine avec une vasodilatation locale, une augmentation des sécrétions glandulaires au niveau du chorion et un réchauffement de l’air inspiré.
Il en résulte une meilleure humification par reconstitution d’un mucus normal, une réparation de l’épithélium muqueux en potentialisant les effets des oligoéléments et du soufre, ainsi qu’une augmentation des phénomènes immunologiques.
Les infections ORL sont les plus fréquentes chez l’enfant. Leur caractère récidivant est le plus inquiétant puisque les poussées épisodiques sont en général bien contenues par les thérapeutiques classiques
modernes, si le traitement est adapté.
La sphère sinusienne
Les indications retrouvées seront :
- Les rhinosinusites récidivantes ou chroniques, suppurées et hyperplasiques ou non
- Les rhinites et rhinosinusites allergiques
- Les polyposes naso-sinusiennes
Au préalable, une respiration normale doit être rétablie :
- par ablation des végétations adénoïdes obstruantes, ou d’une polypose floride,
- par rectification de la déviation de la cloison nasale empêchant le passage de l’air,
- par l’élimination des sécrétions abondantes voire purulentes.
Ceci s’effectue par des lavages de nez, des irrigations nasales, des inhalations, des aérosols...
Le but est d’éviter la survenue ou la récidive de rhinopharyngites, très fréquentes chez l’enfant et pouvant
évoluer vers des rhinosinusites par contigüité.
Ces actions sont notamment intéressantes lors de rhinites ou de rhinosinusites allergiques, les affections allergiques et ORL étant souvent liées.
Les eaux soufrées provoqueraient une hyper éosinophilie limitant la libération excessive d’histamine et par conséquent la réponse allergique.