Le tabac nuit à votre nez
Le tabac nuit à votre nez
Fumer " nuit gravement à la santé ",
"peut provoquer le cancer ",
"dangereux chez la femme enceinte ",
malgré ces mises en garde alarmantes, les effets secondaires effroyables du tabac sont souvent négligés ou mal connus !
Si les risques pulmonaires et laryngés sont bien connus du grand public, les effets secondaires rhinologiques, c'est à dire au niveau du nez et des fosses nasales le sont moins.
Contrairement aux idées reçues, le problème ne vient pas tant de cette bonne vieille nicotine mais des près de 4000 constituants contenus dans la fumée de tabac.
Substances irritantes comme les cétones, les aldéhydes et les stéroïdes ; d'autres plus étonnantes telles que : insecticides, métaux (nickel par exemple…) et même des substances radioactives !
La liste est longue !
Malheureusement, nous trouvons également d'autres substances au pouvoir carcinogène, c'est à dire favorisant potentiellement le cancer :
- hydrocarbures aromatiques,
- composés nitrés hétérocycliques,
- alcanes
- nitrosamines,
- esters
- terpènes.
Quel est le véritable impact sur le nez ?
Si les effets sont constants, répétitifs et insidieux, la fumée de tabac n'induit pas de cancer des fosses nasales contrairement à d'autres organes comme la gorge ou le poumon.
L'effet produit est simplement irritant et occasionne des effets secondaires invalidants mais dont la portée reste limitée à une agression chimique directe.
La nicotine induit une diminution de la sensibilité au passage de l'air aggravée par un effet de vasodilatation de la muqueuse liée à l'irritation chronique.
Les vaisseaux se dilatent, induisant un gonflement de la muqueuse (l'œdème) et une hypersécrétion réactionnelle (l'écoulement nasal).
Cette dernière fait également suite à un processus de transformation de la muqueuse, celle-ci perdant une partie des cellules chargées d'éliminer le mucus sécrété en le propulsant vers l'arrière-gorge pour qu'il soit dégluti par la suite.
La réduction du nombre de ces cellules dites ciliées va favoriser l'accumulation du mucus dans la fosse nasale.
Dans le même temps, l’augmentation du nombre de cellules à mucus va accentuer les sécrétions d'origine nasale.
Cette transformation progressive de la muqueuse induira les effets secondaires invalidants au niveau nasal.
La rhinite tabagique
La muqueuse nasale s'est donc épaissie et hyper sécrète du mucus.
Vous avez donc une sensation de nez bouché, soit sur les deux fosses nasales soit à bascule, c'est à dire alternativement sur l'une puis l'autre fosse nasale.
Vient se rajouter une sensation d'écoulement nasal régulier, épais et difficile à expulser, collant en arrière-gorge.
Le tableau se complète par une nette diminution des capacités olfactives, avec une perception des odeurs diminuée en raison de l'épaississement des muqueuses nasales limitant le passage vers les capteurs olfactifs des molécules odoriférantes.
L’hypersécrétion de mucus et sa stagnation dans les fosses nasales peut également occasionner des phénomènes de surinfections.
Elles se traduiront par des rhinosinusites plus fréquentes avec des douleurs souvent au niveau du front témoignant des difficultés de drainage sinusien.
D’autres symptômes sont fréquents :
le mauvais sommeil non réparateur, accompagné de ronflements et la sensation de bouche sèche le matin au réveil. L'obstruction chronique du nez obligeant en effet à respirer par la bouche, la filière nasale devient insuffisante à une ventilation normale.
A l’examen clinique, la muqueuse nasale des fumeurs est sèche, inflammatoire (rouge), avec présence de sécrétions épaisses, infectées ou même de croûtes dans les fosses nasales, tant le drainage des sécrétions a été réduit.
Ainsi, le travail de défense des fosses nasales est altéré et peut potentiellement accentuer une maladie nasale préexistante : allergie nasale, asthme, infections sinusiennes récidivantes…
De banals rhumes se verront transformés en sinusites sévères par le simple fait que la muqueuse ne peut cicatriser normalement du fait de l'irritation chronique et qu'elle est devenue très fragile et sensible aux moindres agressions pourtant banales.
Quel traitement ?
Le traitement des conséquences sans prendre en compte la ou les causes s’avère insuffisant. Le meilleur traitement reste donc l'arrêt du tabac ou du moins sa limitation à un niveau le plus faible possible.
Le lavage de nez
Pour tous les fumeurs accrocs à la cigarette, la pratique quotidienne de lavages de nez nous semble être un minimum pour espérer améliorer l'état global des muqueuses et limiter le dépôt de toutes ces substances agressives.
Le simple fait de débarrasser les fosses nasales des sécrétions abondantes est un premier pas bénéfique.
Des solutions douces isotoniques, non irritantes, au pouvoir osmotique direct sur les muqueuses, peuvent limiter l'œdème de celles-ci et réduire la sensation de nez bouché.
Ce type de traitement symptomatique n’est pas une incitation à fumer sous prétexte que l'on en limite les effets !